
À l'image d'un mélange savoureux de pâté de cheval et d'alouette, le gaz d'Azerbaïdjan sera en grande partie composé de gaz russe.
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19 août 2025
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Publié par

Alexis Vessat
Ph.D in Energy Economics (CREDEN – Univ. Montpellier), mentored by Pr. Jacques Percebois. Worked alongside experts from CentraleSupélec – Paris-Saclay and the World Bank.
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L'idée selon laquelle le gaz d'Azerbaïdjan serait en grande partie du gaz russe souligne la possibilité que le gaz exporté par l'Azerbaïdjan, notamment vers l'Europe, contienne une proportion significative de gaz d'origine russe.
Cela pourrait résulter de mélanges au sein des réseaux de transport ou d'accords commerciaux entre les deux pays. La métaphore du "pâté de cheval et d'alouette" illustre ce déséquilibre, suggérant que le gaz azerbaïdjanais (l'alouette) est en réalité largement dominé par du gaz russe (le cheval), tant en termes de volume que de composition.
Cette situation soulève des questions géopolitiques et économiques quant à l'origine réelle du gaz distribué en Europe sous différentes étiquettes nationales, à un moment où de nombreux pays cherchent à réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.
Trans Adriatic Pipeline : une diversification ambitieuse… mais l’origine réelle du gaz reste sujette à caution.
Mais connaît-on l’origine du gaz qui sera transporté ?
Le gazoduc Trans Adriatic Pipeline (TAP) ambitionne de doubler ses capacités d’acheminement de gaz depuis la mer Caspienne vers le sud de l’Europe, pour réduire la dépendance de l’UE au gaz russe. Une procédure d’appel à offres engageantes a été lancée pour porter la capacité de 10 à 20 milliards de m³/an d’ici fin 2024. Le renforcement de l’infrastructure prendrait environ deux ans. Toutefois, la baisse attendue de la consommation de gaz dans l’UE à l’horizon 2040 pourrait freiner ces investissements. Le gaz proviendrait principalement du gisement azerbaïdjanais Shah Deniz, dans le cadre du corridor gazier sud, évitant totalement la Russie. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie européenne de sortie du gaz russe d’ici 2027.
Non, pas vraiment. C’est pourquoi l’on pourra peut-être parler de gaz russe « blanchi », mais cela reste à vérifier.
Infrastructures azerbaïdjanaises et limites de transport : les obstacles à la compensation des flux de gaz russe.
Même si l’Azerbaïdjan envisageait la possibilité d'exporter du gaz russe pour compenser la perte des flux transitant par l’Ukraine, les infrastructures de transport existantes ne permettent pas une telle opération.
Les gazoducs azerbaïdjanais, tels que le Trans-Adriatique Pipeline (TAP) et le South Caucasus Pipeline (SCP), sont conçus pour des volumes spécifiques, limitant leur capacité à gérer une augmentation substantielle de l’approvisionnement.
Ces infrastructures ont été dimensionnées en fonction des besoins régionaux et des accords en cours, avec des capacités maximales bien définies.
L’Azerbaïdjan, présenté comme un potentiel remplaçant pour compenser l’arrêt imminent des flux de gaz russe transitant par l’Ukraine, ne pourra probablement pas jouer ce rôle à court terme. Bien que le pays ait des objectifs ambitieux d’exportation, il est déjà en retard par rapport à ses prévisions et ne dispose pas d’un approvisionnement supplémentaire immédiat. Le volume additionnel qu'il pourrait fournir d'ici quelques années reste limité (3-4 Gm³), bien en deçà des 12-15 Gm³ fournis par la Russie. Des possibilités d’échanges avec la Russie ou le Turkménistan sont envisagées, mais ces options demeurent incertaines. À court terme, le gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis et du Qatar semble être la solution la plus viable pour l’Europe.
Augmenter la capacité de ces pipelines nécessiterait des investissements considérables dans des projets d'expansion ou la construction de nouvelles infrastructures, un processus qui prendrait plusieurs années.
En outre, le transport de gaz implique des contraintes techniques et logistiques complexes, telles que la gestion des pressions et la régulation des flux, qui ne peuvent pas être modifiées rapidement pour répondre à des besoins accrus.
En somme, même si un accord entre l’Azerbaïdjan et la Russie pour exporter du gaz russe était conclu, les limitations des infrastructures de transport azerbaïdjanaises empêcheraient une augmentation immédiate de l’approvisionnement. Cette contrainte renforce les difficultés rencontrées par l’Europe pour sécuriser ses approvisionnements en gaz à court terme.
Finis rerum.
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